La hausse des températures devrait avoir un impact significatif sur le solaire.
L’énergie solaire et les autres énergies renouvelables sont souvent évoquées comme des solutions possibles à la terrible avancée du réchauffement climatique. Le revers de la médaille est souvent négligé: quel impact le réchauffement climatique aura-t-il sur l’énergie solaire? Avec des températures en hausse partout dans le monde, on pourrait croire intuitivement que cet impact est positif, mais les prédictions des scientifiques ne sont pas aussi simples.
Différents effets
Selon une étude réalisée en 2011, les effets du réchauffement climatique sur l’énergie solaire varieront en fonction de l’emplacement et du type de panneaux solaires. Les panneaux solaires photovoltaïques traditionnels et les centrales solaires concentrées (CSP) – qui utilisent un système de miroirs au lieu de semi-conducteurs – verront leur efficacité augmenter, mais de différentes manières. En prenant l’exemple de l’Allemagne, l’actuel leader européen de l’énergie solaire, les panneaux photovoltaïques gagneraient en efficacité d’environ 3%, tandis que les parcs solaires augmenteraient de 10% d’ici 2080. La Suisse bénéficierait également de températures plus élevées, mais dans des pourcentages plus faibles.
Il est intéressant de noter que toutes les zones ne seraient pas affectées positivement par le soleil supplémentaire. Dans des régions telles que le sud-ouest des États-Unis et le Moyen-Orient, l’efficacité de l’énergie solaire diminuerait de 4 à 6% dans les cas de l’énergie solaire photovoltaïque et du CSP. Les panneaux photovoltaïques auront en moyenne moins de dégâts que les fermes CSP, la plupart des zones enregistrant une baisse de potentiel. Cela s’explique par le fait que les panneaux photovoltaïques fonctionnent mieux par temps froid, alors que le CSP capte la chaleur et bénéficierait donc de températures plus élevées. Cependant, il convient de noter que ces petites variations relatives ne changeront pas le fait que les panneaux solaires installés en Afrique du Nord produiraient plus d’énergie que ceux de Suisse.
Même si ces études semblent indiquer un bon côté des choses, le réchauffement de la planète aura d’autres conséquences négatives sur l’énergie solaire. Les centrales solaires thermiques concentrées peuvent bénéficier de températures plus élevées, mais des climats plus secs ne feront qu’augmenter la demande déjà élevée en eau pour refroidir les systèmes. La technologie de refroidissement à sec devient également moins efficace lorsque les températures augmentent. Compte tenu de ce compromis et compte tenu de l’accroissement prévu du potentiel, la recherche et les investissements devraient viser à rendre l’énergie solaire plus efficace.
Arguments contre l’énergie solaire
L’énergie solaire reste l’une des meilleures options pour réduire considérablement les émissions de CO2. Certains font valoir qu’il existe des émissions associées au cycle de production de panneaux solaires, mais elles sont beaucoup plus faibles que celles du cycle de vie du charbon et du gaz naturel. De plus, ces deux sources d’énergie continuent à libérer du dioxyde de carbone pendant qu’elles produisent de l’électricité. Les panneaux solaires, en revanche, produisent une énergie entièrement verte avec zéro émission une fois installés.
Un autre argument avancé contre la durabilité des panneaux solaires est que les matériaux utilisés pour les fabriquer sont toxiques pour l’environnement. S’il est vrai que la mauvaise manipulation de ces matériaux peut constituer une menace, il est également indéniable qu’ils sont très rares et précieux, ce qui incite les fabricants à recycler le plus possible.
Un dernier inconvénient potentiel des centrales solaires en particulier, qui, selon l’étude, devrait faire l’objet d’un intérêt particulier, est qu’elles occupent de grandes superficies. Malheureusement, ces terres ne peuvent pas être partagées avec des fermes agricoles, ce qui est une possibilité dans le cas de l’énergie éolienne. La solution évidente consiste à utiliser des terres «de mauvaise qualité» qui ne peuvent pas accueillir l’agriculture. Il s’agit d’une question qui ne concerne pas les installations de panneaux solaires domestiques, car elles exploitent l’espace de toit inutilisé. De plus, les scientifiques travaillent sur plus de moyens d’exploiter des zones asphaltées telles que les routes pour éviter le problème du gaspillage des terres.